Connaissance de l'Eure 

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Sainte Scholastique avec les moniales de l’ordre bénédictin et ses affiliations.
Une œuvre de Johann Jakob Zeiller (1708-1783), datée de 1748 et actuellement déposée au Musée national germanique. Sainte Scholastique est née en Italie. Selon une tradition du IXe siècle, elle était la sœur jumelle de saint Benoît de Nursie, fondateur de l’ordre bénédictin. Johann Jakob Zeiller (1708-1783) a dès son enfance fréquenté l‘atelier de son père Paul Zeller (1658 -1738) à Rothen (Reutte) en Bavière. En 1723 il débute son apprentissage à Rome auprès de Sebastiano Conca. Puis de 1729 à 1732 auprès de Francesco Solimena à Naples. Il se rend ensuite à Vienne où il travaillera pour Paul Troger de 1733 à 1743, tout en fréquentant en même temps l’Académie des beaux-arts de Vienne. Ceci lui permet d’obtenir le titre de peintre de la cour impériale en 1737 et d’offrir ses services en franchise de taxes dans le royaume et c’est ainsi qu’il reçoit grâce à Paul Troger dont il maîtrisait le style ; une première commande de fresque pour la nouvelle église du monastère cistercien de Fürstenzell. Sa grande empathie pour la peinture décorative monumentale se manifeste, entre autres, dans ce qui est probablement la plus grande fresque baroque connue (environ 1 300 m²) au-dessus de la rotonde de l’église du monastère d’Ettal : Son œuvre se limite en grande partie à la peinture sacrée. Il était avant tout fresquiste et exécuta également de nombreuses peintures sur panneaux (retables, portraits).

Connaissance de l’Eure n°209

Parution : décembre 2023

209

édito :

Encore une !
C’est ainsi que s’exprimaient souvent nos anciens le 1er janvier passé. Ils témoignaient de leur joie d’ouvrir une nouvelle année pleine d’espoirs, gommant les rigueurs et les douleurs de l’année écoulée.
Il est vrai que de crises sanitaires en crises politiques notre beau pays semble vivre dans une tourmente certaine où le court terme est synonyme de courte vue. On aimerait bien en sortir et éviter des débats qui ressemblent plus à ceux du café du commerce qu’à ceux qu’on devrait attendre à bien des niveaux. La dissimulation, le manque de courage ou au mieux, l’à peu près et le manque de respect, semblent devenus notre quotidien.
Je formule trois vœux pour qu’on retrouve quelques fondamentaux que les sages de notre histoire ont enseignés :
D’abord gardons un peu d’espérance car c’est cette vertu qui a contribué à exalter nos nobles sentiments et à nous permettre d’améliorer l’homme et la société. Ensuite, croyons en ce que nous faisons. La foi n’est pas une croyance aveugle c’est une tension qui se manifeste dans nos cœurs et nous force à agir en bien. Et enfin, portons attention à ceux qui nous entourent, prenons soins d’eux, non pas en leur faisant l’aumône. La charité n’est pas la complaisance, c’est la beauté de l’âme qui s’exprime sans complaisance parce qu’elle fait prendre conscience des devoirs réciproques dans un souci d’altérité bien comprise.
Il faut vraiment élever notre niveau de prise de conscience si on veut véritablement lutter contre les servitudes et vicissitudes du monde.
Pensez-y en vous embrassant sous le gui, devant la crèche. J’aime bien nos traditions pour ce qu’elles sont la mémoire de notre passé. Elles nous permettent ainsi d’affronter le présent et de construire l’avenir. Elles ne supportent donc pas d’altération ou de réinterprétation.
Mais pour conserver cet héritage, ce savoir et cette connaissance, il est nécessaire de les actualiser et d’y intégrer les nouveaux acquis. Il n’est surtout pas utile de les renier et de partir à l’aventure. Pour notre association qui s’est enrichie encore de nouveaux membres, je souhaite bien entendu qu’elle prospère et vous permette lors de chaque conférence, de chaque visite, de chaque lecture de la revue Connaissance de l’Eure, de vivre un bon moment de détente.
Nous terminons cette année par divers articles ; copieux, que vous allez découvrir dans ce numéro 209 :
– Un fait divers, l’assassinat de François de Montmorency de Hallot. Une affaire peu banale (Jean-Claude Viel).
– Les moniales de Saint-Sauveur sont l’occasion de découvrir un jeune auteur, Maxime Blin qui aborde le sujet avec une plume alerte. C’est presque un reportage sur la vie de ces demoiselles. On n’avait pas encore vu l’abbaye sous cet angle !
– Notons une fois encore que l’Eure fut aussi le berceau de quelques poètes et auteurs littéraires, comme nous le rappelle régulièrement Gérard Gengembre.
Enfin, rendons hommage à Bernard Bodinier. Sa disparition nous prive d’un ami qui fut longtemps Président de la fédération des sociétés historiques de Normandie et la Société libre de l’Eure a pu, régulièrement, apprécier ses articles et ses conférences.

Bonne année à tous

Jean-Claude Rigal-Roy
Président du Conseil d’administration

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Sommaire :

Éditorial .p. 3
Encore une !

Vie de l’association .p. 4
Comme vous allez pouvoir le découvrir, ce quatrième trimestre fut un véritable tourbillon.

Découvertes .p. 7
Christophe d’Alègre assassine François de Montmorency de Hallot à Vernon.
Jean-Claude Viel nous raconte comment celui qui poignarda mortellement Montmorency-Hallot le 12 septembre 1592 en lui criant : « Monsieur, il faut mourir ! », parvint à se tirer d’affaire grâce à une scandaleuse amnistie. C’est une bien sombre histoire qui nous fait découvrir les arcanes policières du temps.

22 septembre 1894, le premier salon de découverte de l’automobile.
Grâce à Monsieur Lecœur, nous revivons un mini reportage du premier salon automobile d’Évreux et sans doute de l’Eure.

Dossier . p. 29
Une abbaye bénédictine à Évreux.
Un titre innocent pour parler des demoiselles de Saint-Sauveur! Nous sommes un peu loin de la devise des Bénédictins, « ora et labora » prie et travaille. C’est une enquête archéologique, architecturale, artistique et diplomatique qui nous est proposée ici par Maxime Blin. L’auteur nous dévoile et nous restitue, par le détail, les plus grands moments de l’histoire de ces Bénédictines, de la fondation du monastère à sa suppression au moment de la Révolution française puis sa destruction totale au début du XXe  siècle . Vraiment nouveau comme approche et passionnant.

Témoignages .p. 48
Le grand frère givernoy de Casimir.
« Il fut un temps Eurois, ce qui lui vaut une rue à Pressagny-l’Orgueilleux, puisqu’il posséda de 1824 à 1839 le château de La Madeleine, sur la rive droite de la Seine. … Il convient de voir en lui un des écrivains majeurs de la première moitié du XIXe siècle, tant par sa poésie que par son théâtre ». C’est ainsi que Gérard Gengembre nous dépeint Germain Delavigne. Effectivement, son œuvre méritait bien cet hommage !

Une gloire euroise de la préciosité et du ballet de cour : Isaac de Benserade.
« Le 15 octobre 1612 naît à Lyons-la-Forêt Isaac de Benserade, l’un des plus importants poètes du XVIIe siècle, quelque peu et fort injustement oublié aujourd’hui ». La préciosité et la littérature galante du XVIIe siècle peuvent sembler d’un autre âge ; mais force est de constater que, comme le dit l’auteur, «Benserade mérite d’être lu et goûté ». Il caractérise, en effet, une époque où les femmes loin d’être des précieuses ridicules, tenant salon, elles y tenaient rang. Entre divertissement et jeux politiques, leur rôle dans cette société nous apparaît clairement. Et aujourd’hui ? La question ne se pose même pas.

Écho des conférences et visites .p. 52
Christine vous présente pour le premier semestre 2024 un nouveau programme. Il se veut varié et attrayant évidemment.

Vu et lu pour vous . p. 52
Christian Chabanel vous fait partager quelques moments de lecture pour voir ou revoir ce que vous avez pu aimer.

La Société libre d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres du département de l’Eure, fondée en 1798, est la plus ancienne société savante de ce territoire. Elle est communément désignée sous l’appellation simplifiée de Société libre de l’Eure. Elle a son siège à Évreux, aux Archives départementales de l’Eure.