Connaissance de l'Eure 

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Le changeur d’argent et sa femme par Marinus van Reymerswaele - 1539 - huile sur panneau - hauteur : 83 cm- largeur : 97cm - Musée du Prado. Marinus van Reymerswaele (vers 1490 – vers 1546) est né dans la ville de Reimerswaal. C’est un peintre néerlandais de la Renaissance connu pour ses scènes de genre. Il étudie à l’université de Louvain à partir de 1504, travaille à Anvers où il fut inscrit en 1509 dans les «Liggeren» de la guilde anversoise de Saint-Luc comme élève de Symon van Daele, peintre sur verre. Puis il retourne de 1531 à 1540 à Goes, exploiter un atelier. L’artiste est connu pour un petit nombre de panneaux signés traitant de thèmes proches de l’argent (changeurs, collecteurs, banquiers) ou de l’expression de la foi dans la religion (conversions) ; ces thèmes étaient populaires au XVIe siècle. À l’époque, Anvers s’était développée avec l’afflux de nombreux immigrants du sud fuyant l’Inquisition espagnole. Au sein de cette communauté internationale, il y avait une demande de changeurs et de prêteurs d’argent, à mesure que le commerce international augmentait dans la ville portuaire. De plus ces thèmes furent aussi traités par le peintre anversois Quentin Matsys et on sent aussi dans l’œuvre de Marinus van Reymerswaele, l’influence d’Albrecht Durer.

Connaissance de l’Eure n°208

Parution : septembre 2023

208

édito :

Souveraineté monétaire et identité des peuples

Le prochain congrès de la fédération des Sociétés savantes de notre région (FSHAN) a pour thème « Les Normands et l’argent » ; c’était donc l’occasion de vous parler un peu du monnayage à Évreux du IXe au XXe siècle et de la monnaie de manière simple et didactique.
Les rois ont voulu asseoir leur autorité en instaurant une monnaie unique sur leurs territoires. Cela apportait sécurité et confiance dans les transactions. Ce fut aussi, vis à-vis de l’extérieur, le critère le plus important de l’identité collective de leur peuple.
Le vieil économiste que je suis ne pouvait s’empêcher de penser à l’Euro et au Dollar. Aujourd’hui on peut se poser la question de savoir si l’Euro sécurise nos échanges avec le reste du monde ? Participe-t-il réellement à la manifestation d’une identité collective ? Est-il l’expression d’une forme de souveraineté nationale ? Mais de quel État ?
En fait, « il s’agit d’une monnaie sans État qui cherche à s’imposer parmi les monnaies des États ». La monnaie, valeur d’échange remplaçant le troc, était assise sur la confiance qu’on donne à celui qui émet. Ce principe demeure fondamental.
Mais, l’Europe de l’entraide des premières années (la CECA), est aujourd’hui devenue libre échangiste, financière et administrative. Et l’ennui, c’est qu’il n’y a pas de citoyen européen et qu’il y a encore moins de communauté d’intérêts. C’est une zone de libre-circulation qu’une technostructure qui se veut apatride, entend encore développer et qu’une banque centrale émettrice (la BCE), qui se veut « indépendante, gardienne de la stabilité des prix et de la mise en œuvre d’une politique monétaire favorable à la croissance économique et à la création d’emplois en Europe », entend imposer.
On est loin de l’Édit de Pîtres de Charles le Chauve ou des monnaies de nécessité de 1914. Dans ce numéro, on va parler, également, de quelques sites disparus et vous découvrirez le vieux pont de l’Arche ou Navarre, son parc et ses usines). On a même retrouvé le témoignage d’un des derniers visiteurs du château pour une balade nostalgique. Je vous souhaite donc un bon moment de repos et de lecture en cette rentrée sans doute active !

Jean-Claude Rigal-Roy
Président du Conseil d’administration

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Sommaire :

Éditorial .p.3
Décadence, l’histoire repasse, encore, les plats !

Vie de l’association .p.4
Les échos du trimestre passé entre visites privées, expositions et Forum des associations.

Découvertes .p.7
Le vieux pont de l’Arche 862-870-1203.
On va découvrir que la Seine est fréquentée assidument par les Danois et que Charles-le-Chauve, au fil des années de son règne fait de longues chevauchées pour éteindre les rebellions de ses vassaux et acheter la paix des vikings ; une stratégie qui pour un roi réputé faible, révèle un souverain habile. La construction du pont nous permet de vivre une aventure qui aboutira (en 911) à la création de notre région.

Les Usines de Navarre au fil du temps
David Richard est intarissable lorsqu’il s’agit de Navarre et, avec Solange Krnel-Carranante il nous fait vivre, de l’intérieur, l’histoire de ce site industriel encore fortement présent dans la mémoire des Eurois. Il nous en reste le pavillon des abeilles.

Dossier .p. 29
Le Monnayage d’Évreux du ixe au XXe  siècle ; monnaies-jetons-méreaux.
Offrir aux lecteurs un document leur permettant d’identifier les monnaies, jetons ou billets qu’ils ont en leur possession ou qu’ils pourraient, éventuellement, rencontrer, les inciter à s’intéresser à l’histoire locale par le monnayage. Voilà l’objectif affiché des deux auteurs Jeannine et Bernard Marquigny, numismates reconnus et auteurs de nombreux articles sur le sujet. Dossier à la portée de tous et qui va vous permettre d’ouvrir les boîtes de vieilles pièces que chacun possède comme un trésor.

Témoignages . p. 48
La page est tournée. Le château de Navarre, une dernière visite en 1834.
Le Château et son parc ont disparu, la rivière n’a pas retrouvé son calme ni son cours. Elle fait maintenant partie d’un nouveau décor fait de terrassements, de drainages imposants et de ponts-routes. « L’utile a dévoré le beau » diront certains : c’est le chantier du contournement ouest d’Évreux qui aura pris le temps de faire couler beaucoup d’encre ! Ce qui est intéressant c’est de redécouvrir ce qu’a pu observer un Ébroïcien, deux ans avant la démolition du château.

Écho des conférences et visites .p. 52
Le programme jusqu’en janvier 2024 est disponible.
Vous y noterez les visites privatives et les conférences que Christine a organisées pour vous.

La Société libre d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres du département de l’Eure, fondée en 1798, est la plus ancienne société savante de ce territoire. Elle est communément désignée sous l’appellation simplifiée de Société libre de l’Eure. Elle a son siège à Évreux, aux Archives départementales de l’Eure.