Connaissance de l'Eure 

Numéro de connaissance de l'Eure Parcourez les couvertures et sommaires de l'ensemble des numéros de Connaissance de l'Eure publiés depuis les années 1970

Les Romains dans leur décadence est un tableau exposé pour la première fois au Salon de Paris de 1847, un an avant la Révolution de 1848 qui a renversé la monarchie de Juillet. C’est l’œuvre la plus appréciée du Salon. Rappelant le style de Raphaël, il est typique du style « classique » français entre 1850 et 1900. Le chef d’œuvre de Thomas Couture appartient aujourd’hui au musée d’Orsay à Paris. Thomas Couture (1815-1879) est à la fois un peintre et un professeur d’histoire. Il est né à Senlis et étudie à Paris, à École des Arts et Métiers, puis à l’ École des Beaux-Arts. Il échouera six fois au concours du Prix de Rome pour, finalement remporter le prix en 1837. Mais il en reprochera ce succès tardif à l’école des Beaux-Arts. Il ouvrira un atelier indépendant, on y reconnaît encore là son côté un peu rebelle pour former « les meilleurs nouveaux peintres d’histoire ». Il est vrai que sa technique innovante lui a valu l’attention et les commandes du gouvernement et de l’Église pour des peintures murales de la fin des années 1840 aux années 1850. Mais son caractère et le non-respect de ses délais lui ont valu des critiques. Il retournera à Senlis en 1860. Sollicité par un éditeur pour écrire son autobiographie, Couture répondit : « La biographie est l’exaltation de la personnalité - et la personnalité est le fléau de notre temps. » Il mourut en 1870 à Villiers-le-Bel et fut inhumé au cimetière du Père Lachaise.

Connaissance de l’Eure n°207

Parution : septembre 2023

207

édito :

Décadence : l’histoire repasse, encore, les plats.

Après divers articles et dossiers sur l’Eure gallo-romaine, nous vous proposons en forme de conclusion, une couverture inhabituelle : la décadence de Rome. C’est un rappel de l’histoire, certes, mais qui se révèle, encore une fois, d’une actualité cruelle. Tous les historiens s’accordent sur les causes de la disparition de l’empire romain : • une crise climatique cyclique : les philosophes grecs expliquaient qu’elle avait provoqué les grandes migrations dues à la famine, • une crise démographique : le taux de natalité des romains de souche s’est effondré et pour suppléer aux impératifs laborieux, le recours aux esclaves puis aux affranchis se généralise, • une crise politique : les empereurs sont plus des conquérants intrigants que des organisateurs du développement, • une crise du sentiment national : la pax romana a favorisé l’enracinement de la diaspora au détriment des valeurs des fils de la louve, et les barbares s’installent, • une crise financière : les tribus imposés aux vaincus sont insupportables ; les richesses servent à financer l’armée et les privilèges et non les structures et le maillage des territoires, • une crise économique : le commerce et l’industrie sont le fait de marchands apatrides, • une crise sociale : la société se fragmente, se divise ; l’unité basée sur la tradition se délite, le christianisme bouleverse les structures sociales, • une crise morale : la séparation de l’empire en deux (Orient et Occident) a fait disparaître le sentiment d’appartenance à une nation libre, unie et conquérante. Je vous laisse prendre conscience de notre présent au regard de l’histoire… et je vous invite à l’espoir. L’espoir n’est-il pas le chemin de la conscience pour passer de la peur à l’action ?

Lire la suite

Sommaire :

Éditorial . p. 3
Décadence, l’histoire repasse, encore, les plats !

Vie de l’association . p. 4
Les échos de l’assemblée générale, les actualités bien chargées : tout cela vous est dévoilé, jusqu’en décembre.

Découvertes . p. 5
Verneuil, 1424 : Azincourt en Normandie ? Azincourt fait partie des quatre grandes défaites françaises de la guerre de Cent Ans, avec Crécy et Poitiers. Mais quelle est la quatrième ? Celle que les historiens anglais surnomment « Azincourt en Normandie » ? Jean-Claude Viel nous en dit plus en revisitant, pour nous, ce champ de bataille. L’église Saint-Ouen de Pont-Audemer : « la belle inachevée » Saint-Ouen est, incontestablement au premier rang des monuments de l’architecture flamboyante normande. Michèle Boucher qui depuis son arrivée à Pont-Audemer, il y a presque 20 ans, fait découvrir la ville et son patrimoine aux nombreux visiteurs et touristes, ne pouvait pas nous faire ignorer ce petit joyau.

Dossier . p. 15
Gisacum l’un des plus vastes sanctuaires connus de la Gaule romaine. Ce dossier, réalisé par deux archéologues, Sabine Mery et Elie Rafowicz, présente le fruit des dernières recherches opérées sur le site du Vieil-Évreux. Il vous montre, avec des plans souvent rares, les évolutions des travaux et des recherches. Une approche pédagogique qui n’a rien d’un dépliant publicitaire.

Témoignages . p. 32
Un grand marin normand, Damien Martel. Sa naissance au Bec-Hellouin est inattendue, mais sa vie est un roman d’aventures et, grâce à lui, Nicolas Artaud nous fait découvrir un Louis XIV conquérant sur terre et sur mer. François Cyprien Lieudé de Sepmanville Autre marin né a côté de Damville, il a un destin beaucoup plus sage, comme nous le décrivait Jean-Louis de Renaucourt dans un long article, il y a quelques 30 ans. Le nom de Sepmanville, maire d’Évreux, méritait qu’on s’y attarde et qu’on n’oublie pas qu’il fut d’abord un marin trés spécial.

Lu et vu pour vous . p. 45
Voici que les lecteurs et auteurs nous apportent des compléments bien utiles. Cette fois-ci c’est sur Conches (Jacky Lesueur) et la rue de Grenoble à Evreux (Solange Krnel). Très intéressant !

Écho des conférences et visites .p. 49 Le calendrier jusqu’en juin 2023 : encore un beau programme proposé par Christine.

La Société libre d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres du département de l’Eure, fondée en 1798, est la plus ancienne société savante de ce territoire. Elle est communément désignée sous l’appellation simplifiée de Société libre de l’Eure. Elle a son siège à Évreux, aux Archives départementales de l’Eure.