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L’histoire repasse les plats
En cette fin d’année, voici annoncé le rationnement, comme en 40 ! A l’époque et malgré tout, la flamme de la bougie réjouissait les convives au moment de Noël. J’espère qu’il en sera de même pour vous tous en cette fin d’année 2022.
L’histoire nous a appris la sobriété et la pénurie forcées par les circonstances. Depuis des millénaires, les variations climatiques et les pandémies qui ont conduit à des déplacements de populations, à des invasions et à des guerres, nous sont connues. Les scientifiques, les archéologues et les historiens nous en fournissent les preuves.
Raréfaction, délestages, écogestes sont aujourd’hui des nouveaux mots pour nous inciter à faire des efforts pour économiser l’énergie. Très bien, mais puisqu’il faut serrer les dents et les ceintures, nombreux sont ceux qui espéreraient que ce soit pour préparer l’avenir, et non pour passer l’hiver.
Le passé que nous scrutons dans notre association, montre que les grands hommes qui ont fait l’histoire brillaient par leur ténacité, leur capacité à rassembler et leur charisme.
Le présent, dans la cacophonie ambiante, nous révèle les gestes citoyens qu’on avait oubliés, des détails qui devraient être des reflexes. C’est très bien, soyons exemplaires !
Mais les détails ne doivent pas masquer la réalité et les causes, comme les solutions dépassent le simple cadre de notre territoire.
Comme l’histoire repose sur la réalité des faits, il est intéressant de voir que chaque époque a vu aussi la reformulation des mêmes faits. Ainsi, dans ce numéro, Jean-Claude Viel nous en donne l’exemple avec les légendes de Gisors des historiens romantiques.
De même, deux archéologues, Pierre Wech et Elie Rafowicz, nous font redécouvrir l’Eure des Aulerques. Deux articles qui, comme celui de Nicole Plé et de Jacques Lemarié (le Boulay Morin) ou celui d’Alain Desgrez (le champ du repos) me font penser à ce que disait Thucydide «l’histoire est un perpétuel recommencement», ou à ce qu’écrivait Céline «l’histoire ne repasse pas les plats».
L’histoire du monde se déroule-t-elle de façon cyclique ou est-elle faite d’éternelles ruptures? Vaste débat que compliquent l’exploitation de la peur et de la cupidité inscrites dans notre patrimoine génétique. Gardons notre bon sens et que la beauté orne un peu notre vaste monde.
Toute l’équipe de rédaction vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d’année.
Jean-Claude Rigal-Roy
Président du Conseil d’administration
Éditorial. p. 3
L’histoire repasse les plats.
Vie de l’association. p. 4
Les amateurs de visites, de conférences ont été régalés et la dernière conférence du 3 décembre a fait salle comble, du rarement vu à la médiathèque.
Découvertes. p. 7
Le Boulay-Morin : petites histoires.
Comme dans tout village, l’église est un lieu de rendez-vous et parfois de discorde. Nicole Plé et Jacques Lemarié, deux Boulay-Morinois passionnés d’histoire locale nous dévoilent quelques histoires autour de ce lieu d’unité et…de discorde.
Gisors vu par les historiens romantiques
Jean-Claude Viel corrige, à la lumière des connaissances historiques contemporaines, ces auteurs qui raconte des histoires plus qu’ils n’écrivent l’Histoire.
De vieilles légendes euroises
Albert Doucerain nous avait raconté de belles légendes. Un moment de « merveilleux » avant Noël.
Dossier. p. 17
Mediolanum Aulercorum : l’Eure gallo-romaine
Pierre Wesh et Elie Rafowicz sont partis à la recherche des Aulerques Éburovices. Progressivement, ils nous feront découvrir ce passé et le feront revivre au présent au fur et à mesure de leurs fouilles et travaux. Pour ce numéro, un dossier spécial sur la capitale des Aulerques.
Témoignages. p. 37
Le champ du repos de l’Asile d’aliénés de Navarre à Évreux, une disparition programmée !
Alain Desgrez hausse le ton pour nous remettre en mémoire ce « cimetière des fous ». C’est toute une histoire dont il nous reparlera dans une prochaine conférence.
Sur le plateau du Neubourg, la famille Hervieu cultive l’esprit d’entreprise.
Daniel Huard témoigne de ses ancêtres. De Combon au Tilleul-Lambert, du Chesnay au Plessis-Sainte-Opportune, d’Ormes, de Tournedos Bois-Hubert, de Beaumontel… Qui ne connaît pas cette famille d’agriculteurs.
Écho des conférences et visites. p. 45
Le calendrier jusqu’en juin 2023 : encore un beau programme proposé par Christine
Lu et vu pour vous.p. 46
La Société libre d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres du département de l’Eure, fondée en 1798, est la plus ancienne société savante de ce territoire. Elle est communément désignée sous l’appellation simplifiée de Société libre de l’Eure. Elle a son siège à Évreux, aux Archives départementales de l’Eure.
