Connaissance de l'Eure 

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Photo de couverture : Paysages bucoliques s’il en est, les champs de lin nous montrent, en juin, la nature en majesté (cliché de Jean-pol Grandmont).

Connaissance de l’Eure n°199

Parution : juin 2021

199

édito :

Le dicton nous le rappelle « c’est le mois de juin qui fait le lin » : Mettre dans ces pages le lin à l’honneur est donc particulièrement opportun… et c’est une histoire passionnante !

L’Eure est un territoire agricole qui, par ses sols et son climat, permet au lin d’exprimer des qualités textiles mondialement reconnues. Mais c’est aussi grâce aux liniculteurs qui sont des agriculteurs passionnés.

La passion n’empêche pas d’être raisonnable et méthodique : il faut attendre 7 ans entre 2 cultures de lin sur une parcelle. La culture du lin, dont la croissance dure seulement 100 jours, doit être soigneusement préparée et réalisée : du travail du sol pour le semis jusqu’à l’enroulage des fibres, toutes les conduites culturales auront une importance sur la qualité de la fibre ainsi produite.

Et il en faut, beaucoup de passion, pour accepter les incertitudes de la culture face aux caprices de la nature. On surveille en mars la bonne humidité du sol pour pouvoir semer en respectant la terre. On craint le « sec » aux mois d’avril et mai qui empêche la germination et l’enracinement des plantes. Le mois de juin est important pour la croissance mais aussi le plus redouté avec des orages qui peuvent faire verser et plaquer les tiges au sol. En juillet, l’arrachage paraît moins risqué alors que par la suite le retournage de la nappe sera primordial quand l’alternance de pluie et de soleil aura fait son oeuvre. Il faudra encore cette combinaison pluie/soleil pour espérer obtenir la bonne couleur des fibres en août… et s’il faut attendre septembre pour avoir le bon niveau de rouissage, les jours raccourcissent et la rosée fait souvent baisser le rythme des chantiers ! Avec un peu de vent (mais pas trop !), le lin enfin roui sera sec et pourra être enroulé. Et une fois la récolte à l’abri, on peut reconnaître que c’est le lin qui a décidé de notre rythme de travail !

C’est donc une passion qui se transmet entre générations en s’enrichissant de l’expérience de chacun. Puissiez-vous avec ce dossier attraper la même « fibre » pour le lin eurois et continuer à le faire rayonner.

Dans ce numéro également, les lecteurs pourront remarquer combien et en particulier dans notre département, les agriculteurs sont des acteurs politiques, économiques et sociaux incontournables et nous les retrouvons tout au long de notre histoire.

Il est bon, aussi, de rappeler qu’aujourd’hui, l’espace rural est le lieu de vie de 45 % de la population mondiale.

Gilles LIEVENS
Président de la Chambre d’Agriculture de l’Eure
Président IRD à la Chambre Régionale d’Agriculture de Normandie

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Sommaire :

Éditorial . p. 3

Par Gilles Lievens, Président de la chambre d’agriculture de l’Eure.

Vie des associations . p. 4

Une autre approche de notre histoire
Notre passé, évoqué par Albert Doucerain est chargé d’actualité, c’est la preuve d’un présent construit sur des valeurs reconnues.

Découvertes . p. 5

Voici l’occasion de situer quelques artisans qui dans nos campagnes et en famille ont fait la renommée de contrées comme La-Couture-Boussey, Yvry-la- Bataille ou Ézy-sur-Eure :

Les Luthiers eurois que nous présente Jean- Claude Viel, ont fréquenté la cour du roi Soleil et aujourd’hui encore certains perpétuent un savoir-faire d’excellence.

Les Thibouville d’Ivry sont à l’origine d’une belle aventure industrielle, nous dira Alain Gauthier qui, par la même occasion, nous parle aussi des gens du « cuir » ; c’était moins connu !

Dossier . p. 16

L’or bleu de l’Eure : le LIN
L’une des plus anciennes cultures recensées fait le bonheur de notre région, la Normandie première productrice mondiale de lin. Marcel Sapowicz fait un remarquable tour d’horizon à la fois concis et complet de cet or bleu qui est l’une des richesses de l’Eure, une plante où tout est bon et utile.

Témoignages . p. 24

L’Eure dans la tourmente révolutionnaire
André Goudeau décortique, avec bonheur pour le lecteur, une période troublée et complexe de notre histoire départementale. Son regard d’expert nous aide à bien resituer les faits et les hommes pendant cette période 1789-1799.

Le conseil départemental de l’Eure fête ses 231 ans !
Les élections cantonales et régionales se déroulent en ce mois de juin. À quoi sert un conseil départemental ? Encore une couche du mille-feuille ? Jean-Claude Rigal-Roy nous dévoile ce maillon démocratique aux
642 millions € de budget pour notre département. Au moins on saura pourquoi on vote.

À table c’est l’Eure . p. 47

La Normandie : un patrimoine culinaire à redécouvrir
Francis Fargeau nous propose un déconfinement par tous les sens. C’est un rappel vivifiant de nos bons produits et sites eurois.

Lu pour vous . p. 49

Patrice Guislin, se penche sur 4 publications, dont « Études normandes » qui fête ses 70 ans d’existence. Il vous invite aussi à marcher vers Giverny et à quelques lectures de vacances.

La Société libre d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres du département de l’Eure, fondée en 1798, est la plus ancienne société savante de ce territoire. Elle est communément désignée sous l’appellation simplifiée de Société libre de l’Eure. Elle a son siège à Évreux, aux Archives départementales de l’Eure.