Vingt années sont passées depuis ce nouveau siècle et nous avons déjà entrevu de nombreuses modifications du contexte économique… et que dire de ce qui nous arrive en ce printemps 2020 ?
Si ce numéro de Connaissance de l’Eure nous rappelle ce que fut l’intense activité métallurgique de notre département depuis l’Antiquité, il propose aussi de faire le point sur ce qu’elle représente aujourd’hui.
Bien loin de se résumer au seul travail du métal, ce secteur est défini juridiquement par les textes conventionnels raccordant l’activité principale de l’entreprise au moment de sa création à une convention collective et ces entreprises dites de la métallurgie sont aujourd’hui presque 500 dans l’Eure où elles emploient environ 15 000 salariés.
Pourtant, en définir le poids économique et social au seul nombre de ces salariés serait une grave erreur tant les changements survenus au sein de l’organisation des établissements depuis quelques années ne permettent plus de faire de comparaisons raisonnables avec l’époque faste des trente Glorieuses :
Ce siècle a vu apparaître la Mondialisation, la hausse de la productivité, la montée très importante du niveau de compétences et donc de qualification des employés, l’externalisation des effectifs pour un recentrage sur le coeur de métiers de l’entreprise, dans la fabrication notamment, le développement de la flexibilité des organisations par un recours au travail temporaire ou encore une diversification des donneurs d’ordre, accrue par la crise de 2008.
Une grande particularité de notre département est le fort pourcentage de PMI – Petites et Moyennes Industries – car l’Eure n’abrite plus désormais de très grandes usines, mais offre un maillage quasi-total du territoire en lien avec l’histoire de nos campagnes des siècles passés.
Cette particularité est une force et ce tissu est majoritairement complémentaire et fort peu concurrent, puisque les clients peuvent se trouver aux quatre coins du monde, mais l’Industrie métallurgique reste, comme à ses plus belles heures, au coeur de la vie de nos concitoyens eurois.
Gaël Lirzin
Délégué Général de l’Union des Industries de la Métallurgie de l’Eure (UIMM)
Éditorial . p. 3
Par Gaël Lirzin, Délégué Général de l’Union des Industries de la Métallurgie de l’Eure (UIMM)
Découvertes . p. 4
Comment produire du métal à partir du minerai de fer ? La méthode directe et l’utilisation du bas fourneau.
C’est ce que Christophe Colliou, Docteur en archéologie, spécialiste en paléométallurgie du fer, nous propose de découvrir dans un article didactique, structuré et qui permettra au lecteur d’entrer dans cette grande alchimie qui fascina les hommes dès la plus haute antiquité.
Des découvertes qui attestent la pratique d’une métallurgie ancienne dans l’Eure.
Vincent Dartois, Archéologue protohistorien, nous parle de la métallurgie ancienne, et nous conduit au travers de ses recherches sur le terrain, à l’aube de « l’invention du procédé indirect à la fin du Moyen Âge, matérialisé par le haut-fourneau, qui engendrera un changement d’échelle considérable dans la production ».
Dossier . p. 13
Le fer et l’Eure : un destin !
Le département de l’Eure a été au début du XIXᵉ siècle un grand département industriel (septième au niveau national pour la valeur de sa production, jusqu’en 1860).
De l’antiquité et jusqu’au XXᵉ siècle, la fabrication et la transformation du fer ont marqué notre département. Que ce soit avec les barons fossiers, les maîtres de forges, les métalleries, les fabriques de quincaillerie et de ferronnerie, les tréfileries, les clouteries, les fabriques d’épingles et même les voitures du chemin de fer (le bien nommé !)….Plus de 2 000 familles vivaient encore de cette activité en 1850…
Ce dossier, établi par Solange Krnel et Janick Launey, avec la participation d’André Duprey, historien local, illustre bien cette longue épopée et pose, en ce XXIᵉ siècle, le défi de la « nouvelle » industrie métallurgique, poumon économique de notre département et par effet rebond, il pose l’avenir même de nos emplois.
Témoignage . p. 32
Du paternalisme au capitalisme financier…
Les Capitaines qui ont construit des empires familiaux dans l’industrie textile ou métallurgique et dans le commerce, sont rares aujourd’hui. Depuis la fin de la guerre froide, le monde change ; l’homme y a-t-il une place ? Si oui, laquelle ? Sans entrer dans le débat, Solange Krnel et Jean-Claude Rigal-Roy font un retour sur le passé, celui des « acquis dits sociaux » dans l’Eure. Mais, les notions de profit et de partage ont bien changé…
À table, c’est l’Eure . p. 38
Odes au GRAS !
Sous ce titre osé, Francis Fargeau se lâche… Une fois n’est pas coutume, il devient poète du gras à un moment où chacun le combat ! C’est « l’Eure » du cochon, providence des pauvres et des vilains, ami de Saint Antoine.
Lu pour vous . p. 42
Comme d’habitude, Patrice Guislin nous présente ses notes de lecture ou quelques avant premières.
La Société libre d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres du département de l’Eure, fondée en 1798, est la plus ancienne société savante de ce territoire. Elle est communément désignée sous l’appellation simplifiée de Société libre de l’Eure. Elle a son siège à Évreux, aux Archives départementales de l’Eure.
