Connaissance de l'Eure 

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Photos de couverture
Les Charitons de la confréries de Criquebeuf en l’église ND de Lourdes de Criquebeuf- sur-Seine, à l’occasion de l’intronisation de Damien Bellière le 15 septembre 2019 et avant la distribution du pain béni.

Connaissance de l’Eure n°194

Parution : janvier 2020

194

édito :

Les Normands sont fiers de leurs Charitons et ils ont bien raison ! La longue présence de ces associations, dans l’Eure plus que dans d’autres départements de la région, n’a cessé de susciter l’intérêt.
L’homme est un animal sociable (et politique), a dit Aristote. La confrérie de charité en est l’une des belles illustrations Elle met en jeu des constantes anthropologiques : l’entraide mutuelle pour pallier les difficultés du sort (pauvreté, accident, maladie, isolement) et le soin apporté aux défunts ainsi qu’aux vivants qui viennent de les perdre.

Au sein de ces lignes de force, l’historien introduit des distinctions et des discontinuités. C’est ainsi que les confréries de charité lui apparaissent comme un mouvement singulier qui ne s’assimile ni à des métiers, ni à des corporations ; un mouvement qui a manifesté de grandes capacités d’adaptation depuis les premières formes médiévales nées à l’ombre des monastères ou cathédrales jusqu’aux groupes qui resurgissent après la Révolution française et perdurent de nos jours ; un mouvement, enfin, qui a fait preuve d’une volonté d’indépendance tenace, face aux autorités tant civiles que religieuses, réalité qu’il ne fut pas facile de négocier au fil des siècles.

J’aurais écrit ces lignes il y a quelques semaines encore sans aller plus loin. Quand nous voici confrontés à une situation que nous croyions révolue et qui donne au dossier réuni dans ces pages une dimension prophétique. Les journées de confinement que nous traversons nous font ressentir en creux tout ce qu’incarnent les Charités : la valeur d’un lien social qui ne soit pas que virtuel, la force du groupe, la « douceur d’être inclus » ; mais aussi l’importance pour chacun de savoir qu’il ne mourra pas seul et que la présence réconfortante de visages familiers sera là pour accomplir dignement les derniers gestes, religieux ou non, et soutenir le travail de deuil de ceux qui demeurent. Mercredi 25 mars dernier, le quotidien La Croix publiait (p. 22-23) une photo de « frères » en acte des Charitons normands, les Charitables de saint Eloi de Béthune, œuvrant dans le cimetière de la ville, masqués et gantés.

Longue vie aux Charités de l’Eure !

Catherine Vincent
Université Paris Nanterre

 

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Sommaire :

Éditorial .p. 3

Vie de l’association .p. 4

La revue, comment ça marche ?
Vous qui allez nous confier vos articles, savez-vous ce qu’on en fait ? Le comité de rédaction, le comité de lecture sont les fourmis qui transforment votre plume en un cadeau bien ficelé pour les lecteurs. C’est à découvrir.

Témoignages .p. 5

Une page de l’histoire d’Évreux est tournée !
L’hôpital Saint Louis a disparu sous les coups des pelleteuses. Qui se souviendra de cet ancien hospice construit sur l’ancien couvent des Jacobins ? Que cachait-on derrière ces murs, ces buanderies, ces potagers où les soeurs de Saint Vincent de Paul ont oeuvré jusqu’en 1908 ? Il fallait bien qu’on vous rapporte toute cette aventure. Solange Krnel et Gilles Leblond s’y sont bien employés…

La misère derrière les tours d’abandon,
Sous l’ancien Régime, abandonnés sous un porche d’église ou dans un lieu public, les enfants étaient souvent condamnés à une mort certaine. En 1638, Saint Vincent de Paul fait aménager le premier tour à Paris. Celui d’Évreux est toujours visible ! Janick Launey nous révèle cette histoire avec une certaine émotion et on la comprend.

Dossier .p. 11

Un dossier très spécial : Les Charitons une spécificité euroise ?
Voici bien une particularité du département de l’Eure qu’on croyait à l’agonie et qui, ayant franchi les siècles et résisté aux temps et aux mouvances sociales, politiques ou religieuses, poursuit une tradition ancestrale…

Mais, avait-on attendu la religion pour organiser l’entraide entre membres d’un groupe social ou les devoirs dus aux défunts ? Les confréries de charité sont-elles, dévotement, les filles de l’église ?

Découvertes .p. 47

De Crécy à Cocherel… en passant par Évreux !
Une des plus belles pages de notre histoire locale s’est écrite en quelques heures. Nicolas Arthaud remet en perspective cet évènement aux lourdes conséquences.

« La fondation de la confrérie de Saint-Éloy de Pullay (1774) ».
Dans le prolongement du dossier sur Verneuil-sur-Avre (notre n° 193) et en complément de notre dossier sur les « charitons », Nicolas Trotin nous fait découvrir, avec une grande richesse de détails, la fondation de cette confrérie appartenant au doyenné de Verneuil. il nous offre même une petite visite de l’église…

À table, c’est l’Eure .p. 55

« Banqueter en toutes circonstances ».
Élections municipales obligent et, c’est bien connu, nos édiles aiment la convivialité et la bonne chère. Francis Fargeau nous dévoile deux menus, l’un de plus de 22 000 convives et l’autre  est un menu « homicide » servi à l’Élysée. Quel appétit !

Lu pour vous  .p. 58

Patrice Guislin et Jean Pierre Raux nous proposent des idées de lectures et de sorties pour mieux apprécier notre région et ceux qui la font.

La Société libre d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres du département de l’Eure, fondée en 1798, est la plus ancienne société savante de ce territoire. Elle est communément désignée sous l’appellation simplifiée de Société libre de l’Eure. Elle a son siège à Évreux, aux Archives départementales de l’Eure.