Photo de couverture :
Ravitaillement d’un train, dessin de L Sabattier (l’Illustration n° 3872)
COMMÉMORATIONS, MÉMOIRE ET AVENIR…
Cette année 2018 marque le 100e anniversaire de la fin de la Grande Guerre. Les commémorations entamées en 2014 ont été multiples et diverses, en particulier dans le département de l’Eure : cérémonies officielles, livres, publications, reconstitutions historiques, colloques, pièces de théâtre, films de cinéma et de télévision, etc. Autant de manifestations de reconnaissance qui ont pu raviver notre mémoire, tant familiale que collective, et sensibiliser les jeunes générations.
Ce conflit a été effroyable pour les combattants soumis à des conditions de vie ou plutôt de survie inimaginables que Vincent Dupont restitue pour nous avec l’épopée tragique des Eurois plongés dans l’enfer du Chemin des Dames. Il l’a été aussi pour les populations civiles de l’est et du nord de la France qui ont vu disparaître leurs villages et leurs villes sous les bombardements. Il a encore bouleversé les conditions d’existence de la population, de celles et ceux qu’on appelait « l’arrière ». Dans l’Eure comme ailleurs, il a fallu faire face à l’absence des hommes. Et les femmes jouèrent alors un rôle essentiel. Dans les usines, elles accomplirent les travaux les plus durs jusqu’alors réservés à leurs maris, leurs frères ou leurs fils.
Les chevaux avaient été réquisitionnés. Mais les travaux des champs de pouvaient attendre. Là encore, les femmes remplacèrent les hommes partis au front. La Société Libre de l’Eure récompensa à cette époque plusieurs d’entre elles pour leur implication et leur prise de responsabilités dans la vie économique et sociale du pays. De nombreux bâtiments du département accueillirent des infirmeries et des hôpitaux, tels le couvent de la Providence que nous présente Gilles Leblond.
Autre nom chargé d’histoire et de drames : Verdun ! C’est là que combattit Paul Duchemin, écrivain et journaliste, membre de la Société Libre de l’Eure, dont Janick Launey nous présente la vie. Une vie qui s’acheva bien après les combats, dans un accident de la circulation routière.
De manière plus joyeuse, le présent numéro de votre revue inaugure avec Francis Fargeau une nouvelle rubrique, « À table, c’est l’Eure ! », qui entend montrer comment nos ancêtres, proches ou lointains, concevaient leurs repas, banquets officiels ou fêtes de famille.
Cette revue est la vôtre. Nous attendons vos suggestions ou propositions d’articles, vos questions et vos observations.
Les témoignages reçus depuis la parution de notre n° 187 qui a ouvert cette nouvelle formule sont pour nous autant d’encouragements. Nous en sommes très heureux. Grâce à nos lecteurs, l’avenir de Connaissance de l’Eure s’annonce radieux.
Merci. Et bonne lecture.
Jean-Pierre Raux,
Président de la Société libre de l’Eure
Agenda .p. 3
Éditorial .p. 3
Vie des associations .p. 4
D’autres associations, peut-être moins anciennes que la Société Libre de l’Eure, œuvrent dans notre département pour vous apporter des informations sur les sites et monuments ou simplement pour vous proposer de découvrir leur activité. C’est avec plaisir que nous leur ouvrons ces colonnes.
Découvertes . p. 6
Des Ébroïciennes en guerre
L’auteur nous décrit ce qui se passait à l’arrière dans notre département et à Évreux. L’effort de guerre a concerné toutes les populations et sans ces femmes, sans leur courage et leur dévouement que serait-il advenu ? Gilles Leblond, Archiviste municipal, propose de nous attarder sur ces « Anges blancs » qui, au plus près des combats, comme dans les hôpitaux de l’arrière, ont été les mères, les épouses ou les sœurs de ces gueules cassées. C’est une belle découverte !
Où était donc mon (arrière) grand-père en 14-18 ?
50 000 Eurois ont été mobilisés pendant ce conflit et 10 000 y sont restés ! Nous avons le besoin de savoir pour mieux nous souvenir ; mais comment faire ? Une formidable base de données, le Grand Mémorial, a été constituée au niveau national sous forme numérique. D’autres outils vous sont décrits et commentés, découvrez-les…
Dossier .p. 23
Les Eurois dans la bataille du chemin des Dames
Depuis Jules César jusque 1940, ce lieu fut le théâtre de nombreux combats, particulièrement en 1917. L’auteur, Vincent Dupont, Docteur en histoire contemporaine, historien au Chemin des Dames, nous livre un dossier précis, détaillé, vivant qui nous incite à partir suivre les traces de nos braves poilus, face à des adversaires redoutables et déterminés. Les illustrations en sont le témoignage !
Hommages . p. 43
Une petite commune dans la grande guerre
La vie s’écoule et se poursuit comme à l’accoutumée en ces premiers jours d’août 1914. Et puis, très vite, la solidarité s’exprime autour des soldats et de leur famille. Janick Launey apporte un éclairage émouvant et précis de l’organisation qui se met immédiatement en place dans nos villages.
Paul Duchemin, un engagé de Saint Sébastien
Janick Launey n’oublie pas ceux qui, volontaires pour « servir », en sont revenus. Elle rend hommage à un habitant de sa commune, Paul Duchemin, un homme. Il deviendra un des héros discrets de « la Voie Sacrée ». Ce chemin, encore un, entre Bar-le-Duc et Verdun, vit circuler jour et nuit les convois de camions montant ou descendant du front en une noria infernale.
Ça c’est passé le… 4 février 1912 .p. 54
Voici une rubrique qui débute par un article original : « À table, c’est l’Eure ! ».
Contrairement au reste de la Normandie, l’Eure n’est pas riche en traditions culinaires, mais, il y a toujours matière à surprise. C’est ce que Francis Fargeau, restaurateur bien connu d’Évreux, nous propose de découvrir. Dans le prochain numéro et pour faire vibrer vos papilles, il vous parlera aussi d’un repas chez Joséphine (de Beauharnais bien sûr !).
Échos des conférences .p. 56
Lu pour vous .p. 57
Solange Krnel, ses complices Janick Launey et Patrice Guislin, se sont penchés sur 4 publications, certes loin des combats, mais qui nous éclairent sur ce qui se vivait à l’arrière. On découvre les difficultés du retour des poilus dans leur famille ou comment la Normandie a vécu ces années terribles.
La Société libre d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres du département de l’Eure, fondée en 1798, est la plus ancienne société savante de ce territoire. Elle est communément désignée sous l’appellation simplifiée de Société libre de l’Eure. Elle a son siège à Évreux, aux Archives départementales de l’Eure.
