Sociétaires Célèbres 

Membres de la Société Libre Personnalités qui ont marqué l'histoire du département de l'Eure, voire au-delà. Voici les portraits de quelques-uns d'entre eux.

Comte de Lagrange

Frédéric

Député du Gers
Président de la société Libre de l'Eure

Frédéric Joseph Barthélémy, 2e comte (« de ») Lagrange, né à Dangu le 21 juin 1815 – décédé le 22 novembre 1883 à Paris), est un homme politique français du XIXe siècle. Il fut député du Gers puis sénateur du Second Empire.

Fils du comte Joseph Lagrange, gendre de Joseph de Riquet de Caraman (1808-1886) prince de Chimay (propriétaire de la vénerie de Saint-Joseph, Gers), il fut élu représentant du Gers à l’Assemblée législative, le 8 juillet 1849. Il vota avec la majorité et soutint la politique du prince-président.

En 1851, il était domicilié à Paris, 15, avenue d’Antin.

Après le coup d’État du 2 décembre 1851, il fit partie de la commission consultative instituée par Louis-Napoléon Bonaparte. Entièrement rallié à l’Empire, il fut successivement élu comme candidat officiel, député au Corps législatif dans la 2e circonscription du Gers  de 1852 à 1869.

En 1856, il est président de la Société libre d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres de l’Eure.

Le comte Lagrange avait épousé en premières noces le 1er juin 1840 à Paris Hortense Jeanne Augustine Honnorez fille de Florent François Daniel Honnorez propriétaire et bourgmestre de la commune de Ghlin, et d’Adèle Narcisse Defontaine (23 floréal an XI (13 mai 1803) – Mons + 13 novembre 1875 – château de Ris-Orangis).

Il épousa en secondes noces le 15 juin 1850 en la paroisse Sainte-Clotilde de Paris, Emilie de Riquet de Caraman Chimay (1832-1851), sans postérité.

Un grand éleveur :

A la mort de M. de Talhouët, la terre de Dangu fut attribuée en partage en 1810 à sa fille la comtesse Joseph de Lagrange. En 1849, ses enfants ayant procédé au partage de ses biens, le château et le domaine échurent à Joseph-Barthélemy-Frédéric, comte de Lagrange, officier de la Légion d’honneur, membre du Conseil général de l’Eure pour le canton de Gisors, député du Gers, l’éleveur intelligent et habile qui est à la tête du sport français.

de Lagrange s’était acquis une notoriété particulière par son écurie de courses et par les victoires de deux de ses chevaux, Fille de l’air et Gladiateur, au Derby d’Epsom et au Grand-Prix de Paris. Après s’être associé au baron Nivière, Frédéric de Lagrange divisa ses forces en deux ; une écurie en Angleterre, sous la direction de Tom Jennings Sr. et une écurie en France sous la direction de Henry Jennings.
En 1855, Monarque gagne sous les couleurs d’Alexandre Aumont, le Prix du Jockey Club. Un an plus tard, en 1856, Frédéric de Lagrange achète Monarque et en fait un reproducteur de premier ordre. Ce dernier gagna la Coupe de Goodwood en 1859.

Le succès vint également le 28 mai 1864 avec Fille de l’Air, née et élevée au haras de Dangu. En effet, elle gagna la course des Oaks d’Epsom. La même année, elle remporta le Grand Prix du Prince Impérial et le prix de Diane et en 1865 le Grand Prix de l’Impératrice. Son cheval, Gladiateur, monté par Grimshaw, s’illustra en 1865 par sa double victoire dans le Derby d’Epsom et le Grand Prix de Paris, sans compter les autres courses gagnées en Angleterre par ce cheval qui fut une seule fois battu à Newmarket. Il gagna également le Grand Prix du Prince Impérial en 1865, le Grand Prix de l’Empereur et le Grand Prix de l’Impératrice en 1866.

Ce grand éleveur a doté la France de nombreux étalons dont la quasi totalité descendent de Monarque.

En 1870, il vendit son écurie de Dangu, ne conservant que Monarque et un lot de belles poulinières. Monarque mourut à Dangu, où on lui éleva un tombeau dans le parc du château.

Officier de la Légion d’honneur en 1865, membre du comité central du plébiciste en 1870, il fut nommé sénateur du Second Empire par décret impérial du 27 juillet, décret dont les événements empêchèrent la promulgation.

Rendu à la vie privée par la « révolution » du 4 septembre 1870, et fidèle à ses convictions politiques, il se présenta comme candidat bonapartiste aux élections du 20 février 1876, et il échoua dans l’arrondissement de Lectoure (dans le département du Gers) contre l’élu républicain.

Candidat du gouvernement après la dissolution de la Chambre par le « cabinet du 16 mai », il échoua de nouveau, le 14 octobre 1877, contre le député sortant réélu, M. Descamps.

La Société libre d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres du département de l’Eure, fondée en 1798, est la plus ancienne société savante de ce territoire. Elle est communément désignée sous l’appellation simplifiée de Société libre de l’Eure. Elle a son siège à Évreux, aux Archives départementales de l’Eure.