L' église Nontre Dame

Visite privative du 28 septembre 2024
Après avoir quitté l’abbaye Saint Nicolas nous poursuivons notre visite de Verneuil -sur-Avre en allant rejoindre à pied un autre site emblématique de la ville : l’Eglise Notre Dame. Au passage nous nous arrêtons un instant pour admirer une bâtisse dite « Maison à tourelles » qui présente une architecture et un décor tout à fait exceptionnel datant du XVe siècle et classée au titre des monuments historiques depuis 1882. Son originalité réside en son architecture et son décor. Agrémentées d’une échauguette surmontée d’une toiture en poivrière, leurs façades sont constituées d’un damier, alternant harmonieusement pierre calcaire, silex et brique, et décorées par des personnages burlesques ou tirés de fabliaux, sculptés dans les encadrements des fenêtres et formant des frises dans les corniches supérieures.au dire de certains c’est un véritable patchwork rassemblant tous les styles d’assemblage de briques.
Arrivé au pied de l’église Notre Damme nos deux guides, Denis Lepla et Pierre Durant (ASME), nous informent que l’édifice est considéré comme la demeure de la patronne de la cité vernollienne car depuis sa fondation elle est consacrée à la Sainte Vierge et le centre d’une dévotion précoce au mystère de son Assomption. Puis, avant de faire le tour de l’église, ils nous font un historique.
Ils nous disent que la construction de l’église, bâtie tout en grison (pierre du pays), remonte au XIIe siècle. Elle se composait alors d’une longue nef (sept travées) et d’un chœur relativement court réunis par une tour centrale (voir plan). La tour, dont la partie inférieure subsiste encore, se terminée par un clocher carré et peu élevé. l’accès à cette tour se faisait par un escalier à spirale, tout en grison dérobé dans un de gros pilier. A la hauteur du chœur un espace, dans l’épaisseur du mur avec deux ouvertures sur l’autel, permettait aux sonneurs d’assister à la messe tout en remplissant leurs fonctions.
Le chœur ne comprenait qu’une travée et se terminait par une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four avec des arcatures en tiers pans. Une coupole recouvrait l’avant-chœur sous la tour. 
C’’est qu’au XVe siècle que l’église perd sa forme primitive et commence à se trouver notablement agrandie . Deux chapelles sont construites, à droite et à gauche de celle de la sainte Vierge et de celle de Sainte Barbe, et le plan de l’église est transformé (voir le plan) . Deux travées de la nef sont prises pour construire un grand transept entre la nef et la tour. La travée sous la tour est donnée au chœur comme prolongement et les deux extrémités de ce transept sont jointes avec les deux nouvelles chapelles construites sous une voûte qui repose des légers piliers. Les quatre arcades romanes semblables à celles de la nef sont remplacées par quatre grandes baies ogivales et les bas-côtés font l’objet d’élargissement.
Le XVe siècle ne suffit pas pour achever le travail. Le transept n’est pas terminé. seul la partie Sud est voûtée et ce n’est qu’au XVIe siècle que le travail sera complété. C’est de cette époque que date les voûtes du côté Nord  et au milieu du transept que nous pouvons voit aujourd’hui.
Au XVIIe siècle la foudre s’abat sur le clocher et le réduit en cendre. Les cloches sont brisées. L’incendie qui s’en suit détruit la toiture et endommage  les orgues construites en 1533 par François Heurtet . Nous apprenons que c’est grace la générosité de la confrérie de l’Assomption, de beucoup de donateurs et la générosité de la confrérie de la Charité que les orgues furent réparés en 1654.
Il faudra attendre le XIXe siècle pour que l’église prenne son aspect actuel. En 1872 l’abbé Dubois fait construire dans le style roman, et avec les atériaux du pays, la chapelle axiale et les deux sacristies dont l’ensemble forme le chevet actuel.
Fort de ces précisions notre guide nous entraine faire le tour extérieur de l’église afin de nous montrer ce qui subsiste des différents remaniements architecturaux. Nous remarquons ainsi que les toitures de la nef et du chœur sont à double pans tandis que les chapelles se terminent en groupe arrondie. Le clocher qui s’élève au niveau du transept et de Fry ( Une tour carrée surmontée d’une flèche octogonale). Tour à tour notre guide nous fait passer devant le portail renaissance puis devant les parties primitives tout en nous expliquant le rôle majeur tenu pas l’abbé Dubois pour poursuivre l’œuvre entamé quelque siècles plus tôt.
Le périple terminé nous pénétrons à l’intérieur de l’édifice. Nous constatons que les murs du vaisseau central de la nef sont divisés en trois niveaux : les grandes arcades en plein cintre supportées par des colonnes massives,  un triforium aveugle et  les fenêtres hautes. Ces dernières sont en plein cintre. Le vaisseau central est voûté d’ogives quadripartites tout comme les bas-côtés. Les doubles bas-côtés sont séparés par des piliers fins.
En progressant dans l’édifice nous sommes aussitôt saisie par les voûtes du transept dont les clefs pendantes forment de véritables stalactites en pierre.